Vendredi 29 mars 2024
Hauts et bas au fil des mois
Jonas Vitaud donne un peu de peps à un Tchaïkovski alangui
Les Saisons

Commandé à Tchaïkovski par l’éditeur de la revue Nouvelliste, le cycle des Saisons est destiné à être publié en feuilleton mensuel durant l’année 1876. Si le compositeur a accepté cette contrainte, c’est d’abord parce qu’il a besoin d’argent, ensuite parce qu’il veut cultiver son image et enfin parce que ces petites formes, qu’il aime bien, ne nécessitent pas un travail aussi approfondi que d’ordinaire. Ces miniatures, qui ne font pas partie du grand Tchaïkovski même s’il s’est évertué à composer une atmosphère originale pour chacune, sont aujourd’hui un peu marginalisées : à part la Barcarolle du mois de juin, devenue presque un tube, les autres nécessitent une belle invention des interprètes pour que leur poésie ne s’alanguisse pas, et Jonas Vitaud s’en tire très honorablement. Composée deux ans plus tard, la Grande Sonate est d’un autre calibre, quoiqu’elle hésite entre le romantisme allemand et la mélancolie russe, lorgne du côté de Beethoven (un peu) et de Schumann (beaucoup) avec quelques rythmes slaves parfois. Là aussi, l’interprète doit faire preuve d’une belle personnalité, en particulier pour faire passer les quelques emphases dont on a quelquefois l’impression qu’elles ne finiront jamais. Jonas Vitaud y réussit presque, là aussi. C’est tout à son honneur.
Gérard Pangon

Les Saisons op. 37a ; Grande Sonate op. 37 en sol majeur
Jonas Vitaud (piano)
1 CD Mirare MIR 308
1 h 14 min

mis en ligne le samedi 16 avril 2016

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