Jeudi 28 mars 2024
Gravement, gayement et dans la douceur
Une version intimiste des sonates de Couperin par Les Dominos
Intégrale des sonates

Lully est né à Florence, et il a mis un y au lieu d’un i à la fin de son nom, ce qui le rend aussi français que sa musique ; Couperin est né à Paris, mais il prend le nom de Coperini pour faire accepter au public français ses sonates à la manière de Corelli. Musique française contre musique italienne, dans la seconde moitié du XVIIème siècle, on n’en est pas encore à la " Querelle des bouffons " attisée par Jean-Jacques Rousseau en 1753, mais elle couve déjà. Couperin, lui, fera la synthèse (l’un de ses livres s’appelle Les Goûts réunis) et saura magnifiquement allier aux ornements italiens la langueur à la française. Les sonates qui figurent ici en témoignent, avec des passages notés Gravement qui s’étirent jusqu’au tragique et d’autres indiqués Gayement qui n’abusent quand même pas de l’allégresse. C’est, d’ailleurs, le choix des interprètes de jouer la pudeur, la délicatesse et la douceur avec un petit effectif parfaitement équilibré. Quatre de ces sonates, La Pucelle, La Visionnaire, L’Astrée et La Convalescente, deviendront plus tard les quatre suites des Nations, La Françoise, L’Espagnole, La Piémontoise et L’Impériale, qu’on peut interpréter, comme Les Ombres, avec un ensemble plus vaste que celui des Dominos. Le parti de l’intimisme les conduit à une belle réussite.
Gérard Pangon

La Convalescente ; La Pucelle ; La Steinquerque ; La Sultane ; L'Astrée ; La Superbe ; La Visionnaire
Les Dominos
Direction musicale : Florence Malgloire
1 CD Ricercar Outhere RIC 330
1 h 08 min

mis en ligne le lundi 18 février 2013

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