Mardi 16 avril 2024
Grandes orgues et raffinement expressif
René Pape : un Wagner belcantiste
René Pape - Wagner

Puisqu’on n’enregistre presque plus d’intégrales d’opéras en studio, le récital reprend ses droits. René Pape, qui n’a pourtant plus rien à prouver dans Wagner, donne ici un aperçu de son éclectisme : grandes orgues de Wotan (La Walkyrie), confidences de Hans Sachs (Les Maîtres-chanteurs), solennité du roi Henri (Lohengrin), humanité de Gurnemanz (Parsifal), lyrisme de Wolfram (Tannhäuser). A chaque rôle sa voix : baryton (Wolfram), baryton-basse (Wotan, Sachs), basse (Gurnemanz). A quarante-sept ans, cet artiste, formé en RDA à la discipline de troupe, a assez d’expérience et de notoriété pour s’offrir les rôles de ses rêves. Son timbre est moins rond que naguère, ses aigus un peu tirés, et l’on finit par se demander, dans ce florilège, quelle est sa véritable tessiture, mais son expression, son art de la coloration sont très au point. Les textes de pochette insistent sur ce raffinement, ce style « bel canto national » (c'est-à-dire allemand). « J’ai souvent dit que pour chanter Wagner on devait s’appuyer sur l’expérience faite dans Mozart », rappelle-t-il. Il est en effet, après Bryn Terfel, celui qui actuellement suit le mieux ce précepte. Daniel Barenboim nimbe sa voix d’un orchestre un peu trop capiteux, et Placido Domingo, qui lui donne la réplique dans Parsifal, est décidément un miracle de longévité vocale.
François Lafon

Extraits de La Walkyrie, Les Maîtres-chanteurs de Nuremberg, Lohengrin, Parsifal, Tannhaüser
René Pape (basse), Placido Domingo (ténor), Choeur du Staatsoper de Berlin
Staatskapelle Berlin
Direction musicale : Daniel Barenboim
1 CD Deutsche Grammophon 477 6617
1 h 03 min

mis en ligne le mercredi 3 août 2011

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