Vendredi 19 avril 2024
Goût du spectacle
Pablo Heras-Casado se mesure à Tchaikovski, avec des bonheurs divers
Symphony n°1 - The Tempest

Chef polyvalent - c’est-à-dire historiquement informé des techniques anciennes comme de la tradition romantique -, Pablo Heras-Casado n’hésite pas à bousculer les chefs-d’œuvre, comme il l’a montré, déjà chez Harmonia Mundi, dans Schubert, Schumann et Mendelssohn. Cette fois avec l’Orchestre de Saint Luke (New-York) dont il est Principal guest Conductor, il cède à la passion du public américain pour Tchaikovski. Le premier mouvement de la 1ère Symphonie « Rêves d’hiver » le trouve tel qu’en lui-même, c’est-à-dire survitaminé, mais il surprend son monde en parant l’Adagio d’une langueur inattendue, retrouvant son goût du spectacle dans les deux derniers mouvements. L’œuvre, plus fragile que les trois grandes symphonies (4ème, 5ème et 6ème « Pathétique ») mais oscillant déjà entre la confession et le journal intime, ne gagne pas grand-chose à cette surexposition des ficelles que le jeune Tchaikovski ne maîtrisait pas encore tout à fait. Il est plus à son affaire dans les tableaux fortement typés de la fantaisie symphonique La Tempête, moins connue que son Roméo et Juliette mais assez habile dans son évocation de l’œuvre la plus mystérieuse de Shakespeare.  
François Lafon

Symphonie n°1 "Rêves d'hiver" - La Tempête
Orchestra of St. Luke's
Direction musicale : Pablo Heras-Casado
1 CD Harmonia Mundi HMC 902 220
1 h 08 min

mis en ligne le lundi 26 décembre 2016

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