Samedi 20 avril 2024
Franz sur le divan
Philippe Cassard met Schubert à nu
 
Le même, pas pareil
Franz
dans les étoiles
Paul Lewis
et ses chimères
1828

A l’instar de Jacques Séguéla l’auteur de l’ineffable « formule Rolex », on pourrait dire, sérieusement cette fois-ci : « Si à cinquante ans, on n’a pas entendu Philippe Cassard raconter au piano la musique de Schubert, on n’a vraiment raté quelque chose. » Peut-être pas sa vie, tout de même, mais en tout cas, on est passé à côté d’un de ces moments jubilatoires qui parsèment l’existence d’un amateur de classique. Dans ses Notes d’un traducteur (6 CD Radio France), Philippe Cassard a l’art de décortiquer chaque nuance et de l’expliquer par des mots en même temps qu’il la fait ressentir au piano. Sa familiarité avec la musique du Wanderer, essentielle, bien sûr, lors d’une séance d’exégèse, semble, en revanche, le brider lorsque seule l’interprétation compte. Dans la Sonate D959, par exemple, on a l’impression que le pianiste n’arrive pas à mettre l’analyse de côté pour laisser s’épanouir sa sensibilité musicale, à poser l’intellect dans un coin pour s’envoler vers la poésie et le rêve. Toute impeccable qu’elle soit et même si les pièces pour piano à quatre mains bénéficient d’une approche moins cérébrale, cette interprétation est en deçà de ce qu’on pouvait attendre d’un schubertien jusqu’au bout des ongles.
Gérard Pangon

Sonate pour piano n°20 D959 ; Rondo en la majeur D951 ; Allegro en la mineur D947 ; Fantaisie en fa mineur D940
Philippe Cassard (piano), Cédric Pescia (piano)
1 CD La Dolce Volta LDV15
1 h 18 min

mis en ligne le lundi 6 octobre 2014

Bookmark and Share
Contact et mentions légales.
Si vous souhaitez être informé des nouveautés de Musikzen laissez votre adresse mail
De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.