Jeudi 28 mars 2024
Être libre…
Fabrizio Chiovetta interprète Bach sans le jouer
Fabrizio Chiovetta - Bach Keyboard Suites

Au programme, l’Ouverture française en si mineur, la Partita n°1 en si bémol majeur et la Suite anglaise n°4 en fa majeur, trois œuvres qui, malgré ce que pourrait faire croire leur numérotation BWV, n’ont rien de contemporain. Écouter Fabrizio Chiovetta dans Jean-Sébastien Bach rappelle les sensations que fait ressentir, ou pas, Céline Fristch, pour prendre un exemple récent (c’est ici). C’est uniformément précis, et plutôt sombre. Manque aussi ce goût pour explorer les richesses du contrepoint, scruter l’architecture de l’œuvre, jouer des rythmes de danses ; et faire pour tout cela dialoguer les mains, interroger les silences, inventer sur les inventions de Bach. L’absence de prise de risque, le contournement des difficultés, la tendance aux ornementations comme une fin en soi, cette forme de pensée unique transcrite au clavier débouche sur un résultat plein d’élégance, mais sans aspérité. Si Bach avait enregistré son interprétation de ces œuvres, qu’auriez-vous aimé y apprendre, demande Sylvain Fort au pianiste. « Sa façon d’être libre », répond humblement Fabrizio Chiovetta, « par un pâle après-midi d’hiver »… Alors attendons des heures qui le soient un peu moins.
Albéric Lagier

Ouverture française en si mineur, BWV 809 ; Partita n°1 en si bémol majeur, BWV 825 ; Suite anglaise n°4 en fa majeur BWV 831
Fabrizio Chiovetta (piano)
1 CD Aparté AP126
1 h 11 min

mis en ligne le mercredi 1 juin 2016

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