Jeudi 28 mars 2024
Entre rigueur et contemplation
Jérôme Combier dans la voie étroite d’une musique raréfiée
Gone

Pensionnaire de la Villa Médicis de 2004 à 2006, Jérôme Combier, de retour en France, demeure impressionné par la peinture de l’Italien Giorgio Morandi, entre rigueur formelle et contemplation, comme en témoigne son premier CD Vie silencieuses (2007). Son style, inspiré du courant spectral, scrute le grain sonore, sans toutefois privilégier la brillance et l’éclat, à l’image des nuances de gris et de noir qui saturent ce nouvel opus. Pari risqué que cette abstraction qui vise à « congédier toute exubérance de la parole et de la voix », dixit Combier à propos de son trio à cordes Noir gris, une composition aussi peu expressive que des vers de René Char, comparée à Gone, où le trio à cordes, rejoint par la clarinette et le piano, diffuse une musique tout aussi raréfiée, mais auréolée et même rehaussée par le bel effet théâtral d’un rideau électro. Il n’est pas certain que ce style si ténu épouse à chaque fois cette tension de la parole tant admirée par Combier chez Beckett, mais disons que Dawnlight et Gone, les partitions qui encadrent ce second CD, vibrent dans cet esprit. Ce n’est peut-être pas un hasard si chacune prend le temps de se développer sur une vingtaine de minutes : espace confortable et nécessaire à l’Ensemble Cairn pour donner ainsi le meilleur de lui-même. 
Franck Mallet

Combier : Dawnlight Noir gris ; Dog eat dog ; Terra d'ombra ; Gone
Ensemble Cairn
1 CD Aeon AECD 1651 (Outhere Music)
1 h 03 min

mis en ligne le mardi 9 mai 2017

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