Jeudi 28 mars 2024
En toute humilité
Lisa Batiashvili fait le pari de la simplicité pour Brahms
Johannes Brahms - Clara Schumann

Pour un couple a priori mal assorti, c’est en un : elle, la violoniste, possède l’un des sons les plus cristallins d’aujourd’hui ; lui, le chef a fait son credo du retour à un certain idéal du son allemand, dense et compact. Mais leur interprétation du Concerto pour violon de Brahms est moins déséquilibrée que ce que l’on aurait pu craindre. Certes, les couleurs de la Staatskapelle Dresde sont somptueuses et l’accompagnement de Christian Thielemann souvent plus monumental que nuancé, mais le violon de Lisa Batiashvili vient s’insérer très subtilement dans ce tissu. Sans la fraîcheur d’une Isabelle Faust, pour citer une version toute récente, mais avec une classe souveraine, la violoniste évite surtout la surenchère avec un orchestre souvent déchaîné, même dans le dernier mouvement où Thielemann lâche le Staatskapelle au risque de noyer la soliste, et opte pour une ligne claire. Du Brahms déjà entendu, certes, mais avec une élégance rare. La seule originalité de l’interprétation se trouve dans le choix de la cadence de Ferruccio Busoni dans le premier mouvement (qui ne fera pas oublier celle habituelle de Joachim, après tout plus proche de l’esthétique du compositeur) et le complément : les Trois romances pour violon et piano de Clara Schumann, trois miniatures aux échos si brahmsiens.
Pablo Galonce

Brahms : Concerto pour violon - Clara Schumann : Trois romances pour violon et piano
Lisa Batiashvili (violon), Alice Sara Ott (piano)
Staatskapelle Dresden
Direction musicale : Christian Thielemann
1 CD Deutsche Grammophon 479 0086
47 min

mis en ligne le mardi 19 mars 2013

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