Mardi 16 avril 2024
Dowland pas si dolent
Sit Fast éveille la mélancolie salvatrice de Dowland
Dowland - Benjamin

Il y a, dans le jeu concentré des cordes des Français de Sit Fast quelque chose de la cohésion légendaire du Kronos Quartet : un son ample et noueux qui palpite au cœur des sept Lachrimae, or Seaven Teares (1604), chef-d’œuvre absolu du mélancolique Dowland. « Les larmes que pleure la musique plaisent, et ne sont pas toujours versées en raison d’un chagrin, mais parfois dans la joie et le bonheur, » suggérait le compositeur, qui dédia sa partition à la reine Anne d’Angleterre. Fidèle à cet esprit, Sit Fast se situe ainsi plutôt du côté des Britanniques du Consort of Musicke que des Catalans d’Hespèrion XXI, dans sa manière de favoriser la dynamique intense des « torrents d’harmonie » (Dowland) de la partition. À ce recueil du maître absolu de l’écriture pour consort de violes s’ajoute ici avec à-propos Upon Silence, pour mezzo-soprano et cinq violes de George Benjamin (1990) qui, comme son glorieux ancêtre élisabéthain, cultive une polyphonie élégante. Sobrement dessinée et d’un « calme quasi bouddhiste » (Sit Fast), la courbe des instruments accompagne avec souplesse la voix… « jusqu’au silence ».
Franck Mallet

Dowland : Lachrimae or seven Teares - Benjamin : Upon Silence
Sarah Breton (mezzo-soprano)
Sit Fast
1 CD Evidence EVCD034
53 min

mis en ligne le samedi 10 juin 2017

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