Jeudi 28 mars 2024
Doux et ferme comme une belle sonate
Sergey Khachatryan auréole Bach de lumière et de poésie
Bach – Sonatas & Partitas

Avec les sonates et partitas pour violon seul, qui toutes datent de 1720, Bach répond certes à la demande d’un prince, mais ce prince Léopold de Cöthen, violoniste lui-même et plus amateur de salles de musique que de cabinets de guerre, fait un choix éclairé : Bach était alors organiste de renom, mais violoniste ignoré, et le répertoire pour violon seul était le champ de la virtuosité. Ses trois sonates et trois partitas le sont aussi, mais pas seulement. Et Sergey Khachatryan est un virtuose, mais pas seulement. C’est d’abord un poète, un interprète qui dévoile les œuvres de Bach avec une sensualité unique mêlée de spiritualité, un verbe polyphonique dont le parallèle littéraire pourrait bien être le Cantique des Cantiques. Difficile de ne pas être séduit par cette assurance jamais prise en défaut, qui nous guide avec douceur et fermeté dans les danses répétées par Bach (la fameuse séquence allemande- courante- sarabande- gigue-chaconne des partitas) dont la modernité à leur époque résonne d’une étrange nostalgie à la nôtre. Surtout quand sous les doigts de Sergey Khachatryan, ces sonates et partitas se métamorphosent par une grâce si personnelle.
Albéric Lagier

Sonates et partitas BWV 1001 à 1006
Sergey Khachatryan (violon)
2 CD Naïve
2 h 33 min

mis en ligne le jeudi 3 février 2011

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