Vendredi 19 avril 2024
Deux pastiches et 24 merveilles
Andrei Korobeinikov, du sublime au grotesque de Chostakovitch
Les deux concertos pour piano - 24 Préludes op. 34

Bien moins réussis que ceux pour violon ou violoncelle, les deux concertos pour piano de Chostakovitch forment le couple le plus mal assorti que l’on puisse imaginer. Dans la même veine que son opéra Le Nez, le Premier est une déformation grotesque du concerto romantique où chaque geste du piano est constamment moqué par une trompette claironnante. Plus désarçonnant encore est le Deuxième, écrit par Chostakovitch à l’intention de son fils Maxim avec juste ce qu’il faut de savoir-faire pour le ranger parmi ses œuvres les plus routinières. Grâce à Andrei Korobeinikov on oublie presque les faiblesses de cette page, mais c’est dans le Premier concerto que le jeune pianiste russe brille davantage. Il saisit parfaitement le caractère railleur et facétieux de ce pastiche qu’il joue d’une main aérienne et leste, parfaitement épaulé par un Symphonique de Lahti tout aussi léger. Mais pour comprendre ce dont Chostakovitch était vraiment capable au clavier, il faut écouter les Préludes op. 34, vingt-quatre miniatures dont la concision le dispute à la profondeur et l’inventivité. Korobeinikov fait le tour de ces aphorismes sans laisser passer aucun détail, met en lumière la diversité des atmosphères tout en préservant la paradoxale continuité qui fait de ces pages un véritable cycle.
Pablo Galonce

Concerto n° 1 pour piano, trompette et orchestre à cordes op. 35 - Vingt-quatre Préludes op. 34 - Concerto n° 2 pour piano et orchestre op. 102
Andrei Korobeinikov (piano), Mikhail Gaiduk (trompette)
Lahti Symphony Orchestra
Direction musicale : Okko Kamu
1 CD Mirare
1 h 18 min

mis en ligne le vendredi 3 février 2012

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