Jeudi 28 mars 2024
Des sonates pour violon à l'unilatérale
Anne-Sophie Mutter fidèle à Brahms
 
Le même, pas pareil
Un couple bien assorti
Itzhak Perlman et Daniel Barenboim
Les trois sonates pour violon et piano

Vous l’avez détestée dans les sonates pour violon de Mozart, elle vous a laissé de marbre dans celles de Beethoven ? Vous allez peut-être vous réconcilier avec Anne-Sophie Mutter dans les trois sonates pour violon et piano de Brahms. Ces derniers temps, la violoniste allemande paraissait parfois plus soucieuse de jouer de sa belle sonorité que de mettre son violon au service des compositeurs. Mais cette fois, elle met de côté sa tendance à l'afféterie pour atteindre l’esprit des œuvres, elle tire joliment profit de sa sonorité riche, de ses coups d’archets profonds, de son phrasé sophistiqué : la mélodie respire. Et elle sait aussi bien chuchoter subtilement dans les mouvements lents que sortir le grand jeu comme dans le finale de la deuxième sonate : elle prend de risques mais ne dépasse pas la ligne jaune. Avec un partenaire de sa taille, cela aurait pu aller plus loin et donner une des grandes versions de ces trois œuvres. Mais l’efficace Lambert Orkis la suit trop discrètement pour qu’un vrai échange existe : on peut toujours rêver d’une confrontation avec un Nicholas Angelich… Enfin, l’écoute à l’aveugle est recommandée : la pochette, bourrée de portraits glamour de la violoniste, est un chef d’œuvre de mauvais goût, en flagrante contradiction avec l’interprétation.
Pablo Galonce

Sonates pour violon et piano op. 78, op. 100, op. 108
Anne-Sophie Mutter (violon), Lambert Orkis (piano
1 CD Deutsche Grammophon 477 8767
1 h 08 min

mis en ligne le jeudi 22 avril 2010

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