Vendredi 29 mars 2024
Derniers feux de Bohême
Deux symphonies des Tchèques Vorisek et Reicha
Jan Vaclav Hugo Vorisek - Antonin Reicha - Symphonies

Les symphonistes contemporains de Haydn et Mozart disparurent des programmes des concerts aux alentours de 1800, les contemporains de Beethoven et Schubert subirent le même sort à partir de la fin des années 1820. L’unique symphonie d’Hugo Vorisek (1791-1825), né en Bohême et installé à Vienne, fut composée et jouée en 1823, l’année qui sépare l’Inachevée de Schubert (1822) de la Neuvième de Beethoven (1824). Depuis sa remise en circulation au milieu du siècle dernier, l’oeuvre est particulièrement chère aux cognoscenti (à ceux qui « savent ») : admirablement orchestrée, elle est digne des premières de Schubert, sans pour autant se confondre avec elles. Souvent enregistrée, elle bénéficie ici d’une excellente interprétation, vigoureuse et riche en nuances. Natif de Prague, Antonin Reicha (1770-1836) connut le jeune Beethoven à Bonn puis séjourna à Vienne et plus d’une fois à Paris, où il s’installa définitivement en 1808 et eut comme élèves au Conservatoire Berlioz, Liszt, Franck et Gounod. Sa symphonie gravée ici, sans doute sa plus ancienne, date de son premier séjour dans la capitale française (1799). Elle est de facture « classique » (l’influence de Haydn et Mozart est manifeste) et pourtant d’un d’intérêt certain. Reicha aimait les subtilités rythmiques : son ouverture en ré a la particularité d’être en mesure à 5/8, mais reste assez creuse. Peu importe : la Bohême jetait alors ses derniers feux en tant que Conservatoire de l’Europe, et telles qu’on nous les présente, les deux symphonies en sont un beau témoignage.
Marc Vignal

Hugo Vorisek : Symphonie en ré majeur - Antonin Reicha : Symphonie en mi bémol majeur opus 41. Ouverture en ré majeur
Musica Florea de Prague
Direction musicale : Marek Stryncl
1 CD Arta F10185
1 h 02 min

mis en ligne le dimanche 17 juillet 2011

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