Vendredi 19 avril 2024
Délicate balance
Couple apparié pour sonates complémentaires
Cello Sonatas
Comme ailleurs mais un peu plus encore qu’ailleurs, les deux Sonates pour piano et violoncelle de Brahms exigent au moins autant de complémentarité que d’osmose de la part de leurs interprètes. On y a entendu des géants tels Rostropovitch et Serkin (DG) s’annuler l’un l’autre, alors que Daniel Barenboim et Jacqueline du Pré (EMI) – fortes personnalités s’il en fut – y trouvaient un équilibre périlleux mais exaltant. Couple aussi dans la vie, Marie-Elisabeth Hecker et Martin Helmchen n’offrent pas un tel combat de chefs, mais imposent un équilibre encore différent, où, pour parler comme au vaudeville, la dame a tendance à porter la culotte : plus de son, un ton plus direct dans le violoncelle que dans le piano, ce qui va mieux, contre toute attente, à la 2ème Sonate, postérieure de vingt-et-un ans (1865 – 1886) à la 1ère, plus touffue, plus difficile techniquement, plus abstraite (on n’en retrouve pas l’atmosphère « pastorale »). De belles interprétations, quand même, évidemment mûries en dépit du jeune âge des interprètes, auxquelles ne manque « que » de transcender ces deux chefs-d’œuvre plus admirables qu’aimables.
François Lafon
Sonates pour violoncelle et piano n°1 et 2
Marie-Elisabeth Hecker (violoncelle), Martin Helmchen (piano)
1 CD Alpha 223 (Outhere)
53 min
mis en ligne le vendredi 15 juillet 2016
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deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.
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