Vendredi 19 avril 2024
Dans les tripes d'un clavecin
Bertrand Cuiller aux prises avec Scarlatti
 
Le même, pas pareil
Scott Ross lumineux
Une musicalité parfaite, une virtuosité inégalée
Sonatas per cimbalo - Fandango

Vous l'aimez comment, votre Scarlatti ? Au piano, comme Marcelle Meyer, Vladimir Horowitz ou Christian Zacharias l'ont montré, on peut en faire des merveilles. Mais c'est au clavecin que les 555 sonates du compositeur retrouvent leurs vraies couleurs. Comme il est toujours difficile de choisir, Bertrand Cuiller en prend une belle douzaine (pas forcément parmi les plus connues) et ajoute même le célèbre Fandango d'Antonio Soler, page dans la lignée de Scarlatti. Quoiqu'ici ce que l'on entend surtout, c'est le clavecin lui-même : avec une prise de son trop proche qui fait entendre le moindre bruit du mécanisme et même les coups de pied du soliste, on n'est pas loin d'un instrument à percussion. Cette plongée dans les tripes métalliques du clavecin ne suffit pas à donner plus de transparence à la musique, bien au contraire. D'autant plus que Bertrand Cuiller n'arrive pas toujours à retrouver le côté le plus dansant de Scarlatti, ni l'ivresse du rythme : pas une question de rapidité, puisque ses doigts vont vite, mais ça dérape souvent dans les virages et les traits les plus virtuoses perdent leur netteté. Quelques sonates plus introspectives, plus réussies, ne sauvent pas un récital décevant.
Pablo Galonce 

D. Scarlatti : Sonates K 420, 462, 132, 65, 144, 119, 426, 115, 206, 25, 475, 30 - A. Soler : Fandango
Bertrand Cuiller (clavecin)
1 CD Alpha 165
1 h 03 min

mis en ligne le dimanche 4 juillet 2010

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