Mardi 23 avril 2024
Concertos au stabilo
Dmitry Sinkovsky enveloppe Bach d’une mélancolie slave
 
Le même, pas pareil
Concertos in petto
Janine Jansen
et ses amis
Bach in black

Mais pourquoi Bach serait-il « in black » ? Est-ce une référence à la Nuit blanche 2015 de Florence où l’on jouait Bach dans le noir ? Ou un clin d’œil (disons ça comme ça) au Back in black du groupe hard-rock AC/DC ? Ou encore – et ça pourrait être probable – une allusion lointaine à Gérard de Nerval dont « le luth constellé porte le soleil noir de la mélancolie » ? Le choix de Dmitry Sinkovsky est, en effet, de tirer Bach vers la nostalgie slave, et tant pis pour la douleur et la compassion d’inspiration luthérienne qui sont au cœur des Passions. Avec ce programme uniquement constitué d’œuvres en mineur – logique –, c’est d’ailleurs son propre vague à l’âme que Dmitry Sinkovsky met en avant puisque toute l’interprétation tourne autour de lui, violoniste, contre-ténor et chef de La Voce strumentale, le groupe qu’il a fondé. Sa force, car c’est un excellent musicien, c’est d’aborder ces partitions si souvent jouées avec un réel point de vue et quelques ornementations grinçantes qui les sortent des exécutions kilométriques auxquelles elles sont parfois soumises. On peut toutefois préférer un Bach moins surligné, plus aérien et plus intime à la fois.
Gérard Pangon

Concertos pour violon BWV 1052, 1056 et 1041 ; Erbarme dich (passion selon sanit Matthieu) ; Es ist vollbracht (Passion selon saint Jean) : Agnus Dei (Messe en si)
Dmitry Sinkovsky (violon et contreténor)
La Voce strumentale
Direction musicale : Dmitry Sinkovsky
1 CD Naïve OP 30567
1 h 02 min

mis en ligne le vendredi 20 octobre 2017

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