Jeudi 28 mars 2024
Clés de lecture
Moussorgski – Schumann même combat selon Paul Lewis. Pas si sûr…
 
Le même, pas pareil
Alexis Weissenberg, démoniaques Tableaux
Tableaux d\'une exposition - Fantaisie

Pourquoi jouer la Fantaisie de Schumann après les Tableaux d’une exposition de Moussorgski ? Les clés sont dans le programme comme le motif est dans le tapis. Clé du couplage d’abord : Schumann a supprimé les titres (« Ruine », « Arc de triomphe », « Constellation ») de chacun des mouvements de sa Fantaisie, alors que Moussorgski a conservé les références aux tableaux de son ami Hartmann qui l’ont inspiré, mais tous deux ont décollé très haut au-dessus de la description et même de l’évocation. Clé de l’interprétation de Paul Lewis ensuite, lequel tente d’aller au-delà du rêve éveillé de Moussorgski comme de l’exaltation romantique de Schumann. Dans les Tableaux, cette abstraction fonctionne : plus de démonisme appuyé, mais une sorcellerie pianistique impressionnante. Dans la Fantaisie, le jeu de couleurs qui réussit au pianiste quand il joue Schubert et le sens de la construction dont il fait montre dans Beethoven ne suffisent pas à transcender le parti-pris. A écouter donc pour se convaincre, si besoin est, que la technique de Moussorgski était à la mesure de son inspiration.
François Lafon

Moussorgski : Tableaux d'une exposition - Schumann : Fantaisie op. 17
Paul Lewis (piano)
1 CD Harmonia Mundi HMC 902 096
1 h 05 min

mis en ligne le lundi 9 février 2015

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