Jeudi 28 mars 2024
Cinq méditations en forme de quatuor
Les Tokyo offrent un Beethoven zen
 
Le même, pas pareil
Les mésaventures du dernier Beethoven...
racontées par les Artemis
Les Derniers quatuors

Point final : avec ces trois CD, le Quatuor de Tokyo termine sa deuxième intégrale des quatuors de Beethoven. Ou plutôt le « nouveau » Quatuor de Tokyo car depuis sa création, la formation a pas mal changé : seul l’altiste était à l’origine en 1969 et le dernier membre a rejoint le groupe en 2002. Le temps passe et si, dans les années 70 et 80, le Tokyo était l’un des quatuors à la pointe, loué à la fois par son impressionnante maîtrise technique et son style, la tendance a quelque peu changé  Aujourd’hui, ce sont plutôt les Artemis (qui viennent de terminer leur intégrale chez Virgin), plus engagés, qui ont la cote de la critique. On aurait néanmoins tort de négliger cette interprétation. Car si elle paraît en effet plus sage, plus uniforme, moins abrupte, chez le dernier Beethoven le long terme compte souvent plus que l’effet immédiat. Prenez l’opus 131 : chez les Artemis, on joue sur la rupture ; chez les Tokyo, on écoute un long travelling au ralenti, une longue descente aux abîmes, un fondu-enchaîné superbement mis en scène. Ailleurs, ce sont les grandes méditations (le chant de reconnaissance de l’opus 132, par exemple) plutôt que les éruptions d’angoisse qui sont convaincantes. Mais cette optique spirituelle et profonde, à défaut de surprendre, donne aux cinq (six avec la Grande fugue) quatuors une cohérence qui permet une écoute des trois CD d’un seul trait.
Pablo Galonce 

Quatuors op. 127, 130, 131, 132, 133 et 135
Tokyo String Quartet
3 CD Harmonia Mundi

mis en ligne le jeudi 30 décembre 2010

Bookmark and Share
Contact et mentions légales.
Si vous souhaitez être informé des nouveautés de Musikzen laissez votre adresse mail
De A comme Albéniz à Z comme Zimerman,
deux ou trois choses et quelques CD pour connaître.