Vendredi 29 mars 2024
Bain culturel
Daniel Barenboim revient à ses amours elgariennes
Symphonie n° 2

Pâte brahmsienne, envolées wagnériennes, réminiscences straussiennes, atmosphère néo-victorienne : Elgar a toujours séduit Daniel Barenboim. Trente années après un premier enregistrement remarqué avec le Philharmonique de Londres, celui-ci revient à la 2ème Symphonie, cette fois avec « sa » Staatskapelle Berlin. Son nourri, basse grondantes, tempos larges, emballements inattendus : du super-Barenboim. Un style qui ne va pas mal à cette œuvre de grande envergure, fondée sur une citation de Shelley (« Rarely, rarely comest thou, Spirit of Delight ») et dédiée au roi Edouard VII qui venait de mourir (1910). On peut préférer le mélange de finesse et d’exaltation dont faisait preuve Adrian Boult – chef elgarien de première main – ou l’atmosphère hantée qu’y instaurait John Barbirolli, ou encore, si l’on ne craint pas les vieilles cires, revenir à l’interprétation d’Elgar lui-même, cursive, sans pathos, rythmiquement impeccable. Barenboim y parle davantage de lui-même, tout en replaçant cette musique dans son bain culturel. Une autre façon de la faire aimer.
François Lafon

Symphonie n° 2
Staatskapelle Berlin
Direction musicale : Daniel Barenboim
1 CD Decca 478 6677
56 min

mis en ligne le jeudi 10 juillet 2014

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