Samedi 20 avril 2024
Bach-Suzuki acte 50
Fluidité, dynamisme et luminosité
Cantatas 49, 145, 149, 174

209 cantates de Bach ont été répertoriées et une bonne cinquantaine perdues, la plupart d’entre ces dernières ayant été composées pour les églises de Saint Thomas et Saint Nicolas. Les BWV 149 145 et 174 qui figurent dans ce volume 50 de l’intégrale par Masaaki Suzuki et le Bach Collegium Japan font partie des rescapées. Ce ne sont pas les plus connues, elles ne sont pas sans surprises. La symphonie d’ouverture de la 174, par exemple : un simple copier/coller du premier mouvement du 3ème concerto brandebougeois. Ailleurs, dans le chœur introductif de la BWV 149, Bach reprend le finale de la cantate BWV 208 dite "de la chasse", change les cors en trompettes et percussions et passe du fa au ré majeur. Ici, La main droite du Seigneur proclame la victoire. Là, on y célèbre les regards ravissants et les heures joyeuses. Le changement d’affect est, en soi, un chef d’œuvre, preuve s’il en est que le sacré et le profane dépendaient avant toute chose, pour Bach, de l’intention et du compositeur et de ses interprètes. Masaaki Suzuki met en évidence ses points forts : fluidité, dynamisme sans emphase, et une luminosité constamment à la frontière entre ces heures joyeuses et la main droite du Seigneur. Avec Hana Blazikova, Gerd Turk, Robin Blaze et Peter Kooij, ses interprètes de prédilection, Masaaki Suzuki poursuit son chemin, imperturbable parmi les cantates de Bach, pour en constituer sans aucun doute la somme de référence.
Albéric Lagier

Cantates BWV 49, BWV 145, BWV 149 et BWV 174
Hana Blazikova (soprano), Gerd Turk (tenor), Robin Blaze (alto) et Peter Kooij (basse)
Bach Collegium Japan
Direction musicale : Maasaki Suzuki
1 CD BIS RECORD
1 h 15 min

mis en ligne le mercredi 6 juin 2012

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