Samedi 20 avril 2024
Académique Bach
Des Suites irréprochables par le Freiburger Barockorchester
 
Le même, pas pareil
Bach en liberté
Café Zimmermann et son Cantor pur jus
Ouvertüren

Impeccable. Interprétée par un bon paquet de musiciens - en nombre et en qualité - cette version des Suites pour orchestre de Jean-Sébastien Bach est impeccable. Ça sonne, ça vibre, ça flûte, ça clavecine, ça métronome, rien n’est laissé au hasard. D’où vient alors qu’un léger ennui perce çà et là ? Probablement parce que ce caractère irréprochable de l’interprétation donne l’impression que la musique de Bach peut fonctionner comme un moteur huit cylindres en V d’une Cadillac de jadis qui ronronnait sans aucun à-coup. Ne voyez pas là un plaidoyer pour les tacots qui pétaradent, autrement dit les orchestres dont la précision et la justesse sont aléatoires, mais un goût certain pour les musiciens qui s’attachent à l’esprit plus qu’à la lettre et racontent leur propre histoire en même temps que celles du compositeur. Question de point de vue, direz-vous ? Certes. A propos de point de vue, d’ailleurs, on peut remarquer qu’en France, ces œuvres constituées d’une ouverture puis de pièces pour danse, sont appelées Suites alors qu’en Allemagne, on parle d’Ouvertures. Deux visions dont les différences ne sont pas anodines : insister sur la partie orchestrale très ciselée plus que sur les passages apparemment frivoles qui peuvent privilégier un instrument ne révèlerait-il pas quelque penchant pour l’académisme au détriment de la fantaisie ?
Gérard Pangon

Suites n°1, 2, 3 et 4. BWV 1066, 1067, 1068 et 1069
Freiburger Barockorchester
Direction musicale : Petra Müllejans, Gottfried von der Golz
2 CD Harmonia Mundi 902113
1 h 34 min

mis en ligne le vendredi 6 janvier 2012

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